
Un grand livre bleu sombre et sobre, peu épais, avec 200 exemplaires en première édition, mais recélant d'émouvantes reproductions de dessins à l'encre et celle d'une huile sur toile intitulée " les forces de la nuit" signées de l'ami disparu EVARISTO. Ses amis , dont Charles JULIET qui a préfacé ce recueil , se souviennent du sourire d'EVARISTO , de sa personnalité fougueuse et attachante. Un autodidacte qui nous a laissés l'année dernière et qui nous manque.
EVARISTO qui disait :
" On ne doit peindre ni par défi, ni pour plaire,
chaque peintre doit s'exprimer différemment,
chacun porte dans son coeur un monde, et c'est
ce monde que nous devons donner à voir.
Voilà ce que doit être la création d'un artiste.
Pour moi , toute peinture doit dire quelque chose
autrement c'est de la décoration."
Les toiles d'EVARISTO vues par son ami Charles JULIET :
Couleurs hissées à l'extrême du cri
Des formes lasses font les gestes de la mère
Des yeux sinistrés traînent dans les visages
Des bras sans espoir essaient des étreintes
Des mains attendries apaisent les larmes
Revivent l'Espagne et l'enfance famélique
(moutons claudicants chèvres borgnes
ânons étiques fouaillés par la faim
sur les collines rocailleuses
oliviers rabougris soleil dément
existence dévastée coeur éclaté
par le fer rouge de l'exil )
Des croix de dressent
Le crépuscule ensanglante les visages